Nous étions hébergés nous, les blessés troubles, dans un lycée d’Issy-les-Moulineaux, organisé bien exprès pour
recevoir et traquer doucement ou fortement aux aveux, selon les cas, ces soldats dans mon genre dont l’idéal patriotique était simplement compromis ou tout à fait malade. On ne nous traitait pas absolument mal, mais on se sentait tout le temps, tout de même, guetté par un personnel d’infirmiers silencieux et dotés
d’énormes oreilles.
Ce fut notre dernier mercenaire... Le soldat gratuit ça c’était du nouveau... Tellement nouveau que Gœthe, tout Gœthe qu’il était, arrivant à Valmy en reçut plein la vue. Devant ces cohortes loqueteuses et passionnées qui venaient se faire étripailler spontanément par le roi de Prusse pour la défense de l’inédite fiction patriotique, Gœthe eut le sentiment qu’il avait encore bien des choses à apprendre.